Les sécurités élémentaires de développement durable sont un des thèmes majeurs de la série

Mercredi 17 mai 2023

Dans la série TV « Le Grand Sabotage », les personnages doivent faire face à des situations d’insécurité croissante liées au modèle de développement non durable auquel ils participent. Au fil des épisodes, la série montre comment il est possible de garantir les 4 sécurités élémentaires de développement durable. Éclaircissements.

La journaliste écolo : Dans les trois premières saisons de votre série, vous malmenez vos personnages qui doivent affronter collectivement l’insécurité grandissante liée au développement non durable. Ils arrivent cependant à relever les défis. Pouvez-vous expliquer les mécanismes qui sont à l’œuvre ?

Noémie (saboteuse en série) : Nous pouvons commencer par l’insécurité alimentaire, qui provient de la mondialisation de l’agriculture sous une forme industrielle. La menace de sabotage de la saison 1 fait prendre conscience à tout le monde de l’extrême fragilité de ce modèle. Comprenant que leur survie alimentaire est en jeu, les habitants se mettent à développer les potagers personnels et les jardins partagés. Dans le même temps, le modèle alternatif de l’agroécologie locale, qui était précédemment décrié, devient le modèle dominant dans l’esprit des gens. L’idée de reconstituer une ceinture maraîchère vivrière autour des villes ne devient plus aussi saugrenue. A partir de la saison 4, cette ceinture vivrière devient une réalité.

La journaliste écolo : La série aborde très peu les problèmes de destruction de la biodiversité ou d’érosion des sols causés par l’agriculture intensive ou ceux de la toxicité des aliments liés aux intrants pesticides, herbicides et fongicides. Pourquoi ne cherchez-vous pas à dénoncer ces non-sens ?

Lydie (saboteuse en série) : Dans le registre de l’agriculture industrielle, vous auriez pu ajouter la privatisation des semences… Dénoncez, c’est bien, ça permet de prendre conscience des problèmes, mais agir, c’est mieux. Notre série se concentre sur l’action. Avec le grand sabotage qui s’opère, le basculement dans le monde d’après devient une réalité qui s’impose à tous. Il ne s’agit plus de dénoncer les méfaits du monde d’avant mais de trouver les solutions pour créer les conditions du développement durable sur Terre.

La journaliste écolo : La sécurité hydrique est aussi largement abordée dans votre série. Vous éludez pourtant les problèmes de sécheresse et d’aridité des sols liés au réchauffement climatique. Pourquoi ce choix ?

Sophie (saboteuse en série) : Ce que vous évoquez concerne davantage la sécurité écosystémique globale pour la planète et locale sur certains territoires particulièrement affectés par les catastrophes naturelles comme les inondations, les sécheresses ou les incendies. Ces aspects sont principalement abordés dans les saisons 4 et 5 qui donnent à voir le monde tel qu’il pourrait être dans une logique de développement durable. Dans ce monde, les habitants ont la préoccupation constante de leur sécurité écosystémique. Dans les saisons précédentes, la question de l’insécurité écosystémique n’est pas du tout abordée. C’est un choix. L’idée est de ne pas donner dans le catastrophisme.

Nathalie (saboteuse en série) : Dans notre série, les personnages sont peu ou pas exposés à l’insécurité écosystémique. Celle-ci est déjà largement relayée par les médias et nous n’avons rien à apporter sur le sujet si ce n’est les protections visibles dans les saisons 4 et 5. Ne pas exposer les personnages à l’insécurité écosystémique nous permet de concentrer notre propos sur les insécurités les plus courantes du développement non durable. Pour en revenir à la sécurité hydrique, les personnages comprennent rapidement que le fonctionnement de leur réseau d’eau domestique va être paralysé. A la saison 2, ils doivent trouver les solutions pour maintenir ce réseau de façon durable.

La journaliste écolo : Qu’en est-il de la sécurité énergétique, la quatrième sécurité élémentaire de développement durable ?

Noémie (saboteuse en série) : Pour la sécurité énergétique, c’est beaucoup plus simple. Les personnages n’ont pas d’autres choix que de subir la descente énergétique. C’est ce qui va arriver aux prochaines générations dans les sept ou huit décennies à venir. Cette descente énergétique a déjà commencé mais elle est progressive et les individus n’en ont pas la pleine perception, même si des indices comme la hausse du coût de l’énergie, sont déjà visibles. Dans la série, le grand sabotage conduit à une descente énergétique brutale et non progressive. Les personnages se retrouvent dans la situation qui sera celle des habitants de la planète en 2 100 si rien n’est mis en place pour anticiper.

La journaliste écolo : D’où l’importance des actions de prévention de la descente énergétique, comme l’isolation thermique des bâtiments…